C’est à la déesse Athéna (Minerve chez les romains) que l’on doit la première greffe sur un olivier sauvage, d'après la mythologie grecque. C'est en donnant naissance à cet arbre source de vie, qu'elle aurait remporté la faveur des Dieux face à Poséidon lors de la fondation d’Athènes : la ville prit alors son nom.

L'origine du nom du village de Minerve (en Minervois) pourrait être liée au culte de la déesse du même nom.


L'olivier qui pousse dans notre région à l'état sauvage, s'appelle l'oléastre. Les Grecs et les Romains dès le 6ème s. avant J.C. établissent la culture de l’olivier dans notre région en même temps que la culture de la vigne. Des vestiges d’installations de pressurage d’huile d'olive ont été mis à jour à Ensérune, Lattes ou Sète, et témoignent de l’utilisation de l’huile d’olive dans l’alimentation, les produits de soins et l’éclairage des populations locales.

L'usage de l'huile d'olive, au Moyen-Age, est plus particulièrement lié au culte religieux et sa production est soumise à l’impôt (prélevé sur la récolte). Au 17ème siècle, la culture de l’olivier est plus importante que celle des céréales et de la vigne. L’huile d’olive est alors exportée vers la Suisse, l’Allemagne, l’Angleterre. Par décret royal, elle devient la matière grasse exclusive dans la fabrication des savons. Elle est aussi très utilisée dans le traitement de la laine et des cuirs, industries florissantes dans la Montagne Noire.

C'est à partir du 18ème siècle que l'on relève de nombreux témoignages écrits qui attestent de la prédominance de la culture de l’olivier dans le Minervois et de sa présence dans la vie quotidienne. Chaque village possède son moulin à huile, et celui-ci appartient à des particuliers ou à la communauté.

En 1754, La Livinière produit 80 charges d'huile d'olive qui sont acheminées sur Carcassonne. Des hivers rigoureux en 1709, 1721, 1755 et 1766 font état de fruits quasiment inexistants et d'oliviers perdus à cause du froid.

De grosses gelées successives, l’arrivée sur le marché des huiles de graines pour la consommation et du pétrole pour l’éclairage, la concurrence d’autres régions oléicoles, l’ouverture commerciale vers l’Italie et l’Espagne et l’essor de la vigne, marquent le déclin de la production en Languedoc à la fin du 19ème siècle.

Après un regain d’intérêt pour la matière grasse indispensable que représentait l’huile d’olive à la seconde guerre mondiale, l’année 1956 est fatale à l’oléiculture en Languedoc : les températures chutent brutalement jusqu’à –20°; le verger est détruit à près de 95% et peu de moulins y survivront.

Symbole du soleil, de notre art de vivre et de la méditerranée, l’olivier retrouve aujourd'hui sa place dans le Minervois. Le verger d’oliviers du Languedoc-Roussillon est aujourd'hui le 2ème verger de France, derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec une importante progression des surfaces cultivées dans l’Aude et l’Hérault.

 

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